Chroniquer un nouvel album de
Nightwish est quelque chose d’assez hasardeux, particulièrement pour quelqu’un comme moi qui n’appréciait pas ce groupe jusqu’à présent. En effet,
Nightwish, sans être à proprement parler underground sait ne pas faire de vague tout en faisant la musique qu’ils aiment et en la diffusant à travers le monde comme de nombreux groupes dit «commerciaux».
Pour le chroniqueur, il s’agira de rendre la chronique très intéressante, en y décrivant le plus objectivement possible la musique, faire son boulot, en somme. Mais il lui faudra surtout faire preuve de tact et d’intelligence dans le choix de ses mots.
Nightwish est aujourd’hui un groupe à part : âgé d’une dizaine d’année, il est à un carrefour où il ressemble de très près à un jeune groupe qui doit faire ses preuves.
A vrai dire, il m’est assez difficile de voir du mauvais dans ce nouvel album qu’est
Dark Pashion Play. Le groupe a évolué, heureusement, et le nouveau
Nightwish a crée des chansons intéressantes, plaisantes, et surtout originales, bien que gardant la même recette.
Le heavy metal était déjà présent auparavant mais ici, il est bien plus présent. Il semble également plus proche de ce que pourrait faire un groupe tel que
Iron Maiden mais surtout il est présent dans chaque chanson, sauf
Eva et
Meadows of heaven, cette dernière étant plus proche du hard rock. Le groupe se fais aussi par moment plus agressif avec des apports Thrash digne de
Sepultura époque Arise (Le refrain de
Bye Bye Beautiful, Master Passion Greed, Sahara, Seven Days to the Wolves…). La voix y suit le mouvement, notamment par l’apport de backs vocals criés et plutôt rauques. Ceux-ci, toujours tenus par
Marco Hietala, apportent encore plus d’agressivité aux compositions (
The Poet and The Pendulum, Master Passion Greed…)
Plus agressif donc, cet album semble paradoxalement plus mélodique. La voix d’Anette Olzon, qui peut quelques fois faire penser à celle de
Bruce Dickinson (chanteur d’
Iron Maiden), apporte une très grande par à ce gain de mélodicité, ceci renforcé par les claviers et l’orchestre philharmonique. Elle n’est pas simplement portée par les instruments comme elle l’était auparavant avec
Tarja. Les claviers, la guitare ou l’orchestre et la voix se mêlent et crée une atmosphère plus intime et plus attractive (
Bye bye beautiful, le refrain de
Cadence of the last breath, For the heart I once had, Meadows of heaven). Mais par-dessus tout, la voix et également sa propriétaire sont plus naturelles.
Les nombreux passages calmes dispersés le long de l’album créent une atmosphère proche de celle d’un
Opeth, la longueur de l’album aidant à la comparaison. De plus les quelques expériences folk que sont
The Islander et
Last of the Wilds sont intéressantes et agréables, apportant un peu de calme dans cette album et montrant un autre visage du groupe.
Pour son sixième album,
Nightwish montre un nouveau visage, plus rapide, plus sombre mais aussi plus envoûtant et plus recherché. La diversité des plans, des voix, des instruments montre le talent de composition dont le groupe a fait part sur ce nouvel opus. Il laisse surtout présager d’une suite qui a de grandes chances d’être très intéressante.
Storm's crowVerdict : 16/20