
7 ans.
Il faudra attendre 7 ans entre
El Norra Alila et cet album. Une bien longue absence due aux conflits politiques Israélo-palestiniens. Mais finalement, cette attente est la bienvenue.
En effet, durant toutes ces années, le groupe n'est pas resté entièrement inactif.
Mabool resté en gestation a acquis grâce à cette attente une maturité exceptionnelle. Comme un grand vin resté en fût, les chansons s'écoulent limpidement, le bouquet est fameux, l'arôme subtil et enivrant...
Basé sur un concept album des plus atypiques,
Mabool raconte l'histoire de trois fils, chacun représentant une des 3 religions monothéistes. Ces personnages essayent de prévenir le monde du déluge qui s'abattra sur les peuples qui pèchent sans cesse. Mabool signifie en hébreu, "Déluge".
De plus,
Orphaned Land qui comme depuis leurs débuts mélangent culture orientale et occidentale par les instrumentaux réussissent ici une alchimie parfaite. Guitares électriques et cithares se mêlent pour donner des mélodies douces et puissantes, chargées de cultures opposées (
Birth of the Three, The Kiss of Babylon, A call to awake, Halo dies, Mabool). Les percussions et la batterie s'enchaînent, s'additionnent, se complètent pour donner des rythmiques tantôt joyeuses, dansantes ou bien sombres, mélancoliques, mais malgré tout si incroyables. Les voix aussi se mêlent, formant de magnifiques envolées lyriques, de simples contes des milles et une nuits, ou encore des vers racontés en arabe ou en anglais (
A’salk et sa voix féminine envoûtante,
Halo dies), pour repartir sur un chant entre heavy métal et thrash, que viens parfois sublimer un magnifique growl old school (
Birth of the Three,
Ocean Land).
Une alchimie si rare, si intense malgré peut-être les quelques passages plus ennuyeux, en tout cas moins énergique mais toujours tant emplis de mélodies provenant de quelques déserts sous la nuit, de cités rayonnantes de soleil et de joie... qu'on croirait rêver. Le rêve s'achève sur les dernières notes de rainbow. Mais la magie présente dans ces notes, dans ces mots, ne s'éteint pas, l'émerveillement continu encore et encore, à chaque écoute.
Il parait peut-être dommage que cette perle de créativité ne soit pas plus connue, mais il ne faudrait pas que la reconnaissance enlève cette magie et ce charme que démultiplie la recherche, et le bonheur que procurent la trouvaille dans un bac à cds de ce trésor presque perdu de la musique.
Storm's crowVerdict : 17/20